Mes images sont des invitations à la poésie. Elles puisent dans l’imaginaire commun pour faire passer le spectateur dans le domaine du merveilleux. À la frontière entre la réalité et ce qu’il y a derrière le miroir, mon travail tente de retranscrire ce monde rêvé, avec justesse et sensibilité. Il touche, inquiète, émeut, fascine, mêlant fragilité, tension et douceur. Mon travail établit les fondations d’une narration puisant ses sources dans la mythologie ancienne et actuelle. D’inspirations graphiques variées, mes oeuvres peuvent être rapprochées des images étranges et inquiétantes de l’illustrateur Roland Topor. L’humour de l’auteur de bande dessinée Fred tout autant que l’amertume douce du peintre Marc Chagall font partie des sources qui guident ma recherche.
Les dessins sont réalisés d’un trait tremblé, révélateur d’un tourment intérieur. Je trace ce monde troublant à l’encre de Chine, à l’aide d’une plume. Par un travail énergique de la couleur, l’aquarelle est appliquée en plusieurs passages, souvent à grande eau.
Mon approche personnelle et mon expérience de ce médium me permettent de former des ambiances brumeuses, avec une attention particulière portée à la lumière.
L’écriture m’accompagnant chaque jour, je lie de plus en plus mes images et mes poèmes.
Devant mes oeuvres, le regard du spectateur est pris dans une danse enivrante. Les émotions ressenties s’étendent sur une large palette. Le trait vient les guider mais laisse le spectateur faire son chemin, libre d’interpréter et de construire son propre rêve.
Quelque chose à dire
Le masque, comme sujet (apparent) et écriture, est une passerelle entre soi et soi, et entre soi et un autre regard extérieur à soi. Je tente de faire surgir l’existence humaine à la fois comme mystère douloureux et quête de l’essentiel. Et il y a tant à explorer dans ce domaine, surtout aujourd’hui où même le réel a des allures de fiction.
Je propose une immersion dans un univers où la magie n’aurait pas encore été dévorée, une magie dont on aurait perdu l’accès aujourd’hui. Ces dessins pourraient se tenir dans une quête moyenâgeuse, ou appartenir à des illustrations de religions païennes où le masque serait central.
D’étranges silhouettes humaines drapées dans de grandes pièces de tissu apparaissent dans des paysages brumeux. Ces figures peuvent rappeler les Parques, divinités grecques maîtresses de la destinée humaine. Cette série a été commencée en 2018.
Une autre partie de la série représente des personnages cherchant à retirer leur masque. Ils bataillent avec eux-mêmes, cherchant ce qu’il y a en-dessous. Ils tentent de se trouver, de trouver leur propre essence et d’une certaine manière, d’échapper à leur destin.
Le masque peut être aussi une façon de partir en transe et de dialoguer avec l’au-delà. Pendant la réalisation de ces dessins, je me mets moi-même dans un état un peu second. J’essaie de rendre cet état d’une manière juste et sensible, avec une plume et de l’encre de Chine, le trait vibrant, la main guidant la plume, sismographe de mes émotions.
L’aquarelle venant ensuite colorer fiévreusement l’encrage.







